Amas de conneries

Jamais un bus n'avait contenu un tel échantillonnage...

Je rentre et m'installe. Derrière moi une discussion triste sur le malheur de leur vies. Peu de temps après une certitude: "Ca sert à rien de se plaindre, moi chuis pire que toi et je me plains pas. Il faut prier le bon Dieu.". Mettons. La chose continue: "Il faut prier le bon Dieu, il n'y a pas d'autres solutions. Mais pas juste quand t'as des problèmes, il faut toujours prier.". Bon. La chose continue en rond.
Un arrêt. Des gens sortent et d'autres entrent. Une poussette, un bébé, une mère...une mère? Cette femme est voilée de la tête aux pieds, portant un foulard devant les yeux pour qu'on ne les voie pas, et des gants noirs en coton. Son voile traîne sur le sol et quand le bus démarre elle manque de peu de s'écrouler. Je sens déjà monter en moi la dévastation.
Derrière ça déverse plus maintenant: "De toutes façons au Portugal ya des racistes, tous des fachos là-bas, j'te jure. Tu peux dire tout ce que tu veux, mais c'est vrai, et même eux ils le disent. J'ai un copain de là-bas, bon lui ça va mais à part ça laisse tomber, tous des fachos, ils font que parler du Portugal...'tain.".

'Tain, oui. Merde même. Je crois que c'est la première fois que je sens les conséquences physiques de la révolte. Le ventre réellement noué. Sa voisine acquiescait sans arrêt, "ouais je sais...", quelque soit le sujet traité ce triple con à la voix portante avait entièrement raison, lui et son expérience fabuleuse du monde, parlant des gens..."tous les mêmes".
Les gens...

citation:
"-Les gens sont moches, les gens sont gras, les gens sont mous, les gens sont cons.
-Vous savez, ils disent peut-être la même chose de vous!
-Tu crois?...Et en plus, les gens sont médisants."
Le Chat, Ma Langue au Chat (Philippe Geluck).

Comments

[Hepao]

J'ai l'album a la maison. Je n'ai pas oublie, moi non plus. Ici, entendre parler les gens en anglais ou un francais accentue de quebecois, ca rend tout different, moins triste peut-etre.