Pauses
Il y a l'histoire de tous ces villages endormis à travers lesquels on passe, et qui nous crient leur témoignage: ils nous voient heureux. On roule, on roule, vers des lacs et des forêts. On retrouve ces ballades qui autrefois se faisaient en Sologne, quand on était trop jeunes pour savoir que l'enfance qu'on vivait était une exception. Et tout ça revient, le temps d'apprendre le temps.
Vous demandez si la vie est belle. Je réponds Oui. Le café crème reste sur la table. Vous rétorquez Ça fait plaisir. On raccroche. Je sors chercher encore ce disque de Jobim; la capitale est loin mais je le trouve enfin, parmi les colombages enneigés. La voix d'un homme creuse les champs, et je goûte à nouveau à cette image des rails qui filent sous mes yeux. "Terminus" dit-il.
Je l'ai écrit là-bas: le bonheur est à la porte. Demain je continuerai à la franchir. Je m'étais promis cette librairie dans le Quartier Latin.