Même si cette nuit il ne pleut pas
Ce soir il y avait à la tv une rediffusion d'envoyé spécial sur quelques amateurs en généalogie, dont une équipe avait suivit les aventures et les mésaventures. On y voit tout un bus de québécois débarquant au fin fond du pays de deux sèvres pour rechercher les plaques commémoratives de leurs ancêtres partis traverser l'atlantique, un américain faisant le même type de pèlerinage qui pour lui se terminera dans une basse-cour et une réunion de cousins issus d'arrière grand papy qui dans son talent animal parvient à laisser sur terre quelques 500 descendants qui s'échangent, quelques années après sa mort, leur numéros de téléphone respectifs. Tout ça, entre autres.
Et puis parmi ces férus d'enquêtes surgit une petite femme qui clame bien haut le nom de Théoxène...Roque de Fillol, et qui partit vers ses sources en remontant les pistes jusqu'à la ville dont le dénommé De Fillol fut maire, pour trouver ses traces dans le cimetière, mais aussi dans une rue qui porte son nom...Gros plan sur ledit lieu, voilà qui est divertissant, c'est chez moi. Et une fois décollé de l'appareil je me rue dans ma chambre pour l'observer sous mes fenêtres et entonner ce refrain désormais si familier: "minuit....rue Roque de Fillol sous la pluie...".
Elle est bien calme à cette heure-ci, la rue au père Théoxène. Elle repose comme lui, massivement posée. Aux chats de la perturber, aux flaques d'eau de la faire luire. Décidément ce refrain lui va si bien...
Minuit...rue Roque de Fillol sous la pluie...
Je l'observais aussi depuis mes touches noires et blanches et il en est sorti une mélodie, une des premières parisiennes. Puis ce fut photographique, et elle continue à me fasciner.
A côté je laisse s'écouler les débats, les variétés et les musiques pitoyables. Devant moi je laisse courir les lettres de cet autre clavier. Dehors je laisse la rue être contemplée.