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La Minute Nécessaire est Terminée
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3 juillet 2004

Chute vers l'état fondamental

Je rentre avec un désir impétueux d'écrire, de cette écriture qui m'élève. Différents petits évènements ces dernières heures m'ont fait échouer sur cette grave question que j'appréhende: quels sont mes rapports à l'écriture?
Ce soir la chose partait en deux directions, dont la principale est celle qui me poursuit depuis toujours, et qu'on appelle en espagnol: destacar. Et c'est précisément cela que je n'ose pas explorer, parce qu'en ramenant tout à des proportions ridiculement justes, lorsqu'on se pose la question à l'état brut: "à quoi ça sert d'écrire", je sens qu'au fond de moi la réponse est: "à faire son intéressant". C'est comme si en apprenant à nager dans la foule au ralenti, il fallait toujours que je ne me sente pas bien au milieu de ceux qui m'entourent, alors quoi de mieux qu'un monde parallèle (ie: classe prépa scientifique) pour motiver l'écriture? Car en fin de compte, si je me limite à examiner ce que je fais, ce sont de vagues projets, peu réalisés, dont parfois je m'auto-satisfais comme si je m'admirais dans mon beau miroir...
Alors évidemment, tout part de l'intention de se connaître, de se découvrir, comme pour le piano, considéré comme un autre langage. Mais j'ai la désagréable impression de ne plus m'explorer mais de m'admirer lorsque j'écris.
J'en arrive à devoir me limiter, me dire que je n'écris que pour moi, pas pour les autres (ce qui est bien marrant vu que je poste ceci sur internet, mais je parle surtout de mon "entourage réel"). Et c'est alors le second mouvement: ce soir en particulier, c'est le détachement. J'ai besoin de me détacher d'elle, et de croire en moi, en quelque sorte. De pousser l'écriture au stade de vertu, en la pratiquant sans intérêt, sans penser à elle, juste pour moi. Le fait que ce soit sur internet ne me dérange pas, ce n'est pas ce détachement que je recherche aujourd'hui, sans aucune méchanceté d'ailleurs.
La sinceridad...es algo demasiado abstracto...
Quand on écrit, même sur un bout de papier qui terminera dans notre poche, on n'oublie pas le regard des autres, car c'est lui le vrai miroir. Le vrai miroir est le jugement des autres.
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La Minute Nécessaire est Terminée
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